Dans l’univers dynamique de l’entreprenariat individuel, impliquer son conjoint dans l’activité économique soulève plusieurs questions essentielles. Des obligations administratives aux implications juridiques, l’attestation d’information du conjoint pour les micro-entrepreneurs occupe désormais une place centrale. Elle s’inscrit dans une stricte réglementation visant à garantir la transparence, la sécurité sociale et la bonne gestion des statuts conjugaux liés à une entreprise individuelle. Pour les micro-entrepreneurs, comprendre ces règles est fondamental pour éviter les pièges et optimiser la démarche d’inscription et de déclaration auprès des autorités compétentes.
Le cadre légal de l’attestation d’information du conjoint en micro-entreprise
Depuis le 1er septembre 2021, la législation française impose une nouvelle obligation : les conjoints participant à l’activité d’un micro-entrepreneur doivent rédiger et signer une attestation sur l’honneur. Cette mesure, formalisée par l’arrêté du 6 août 2021, vise à encadrer clairement la participation du conjoint ou partenaire de PACS au sein de l’entreprise individuelle.
Cette attestation revêt une double importance. D’une part, elle apporte une sécurité juridique aux micro-entrepreneurs et à leur conjoint en clarifiant le statut et la nature de l’implication de ce dernier. D’autre part, elle alerte sur les conséquences financières potentielles en cas de dettes ou d’engagements pris par l’entreprise.
Les micro-entrepreneurs doivent donc, lors de la création de leur activité ou en cas de déclaration modificative, fournir au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) cette attestation signée par leur conjoint. Ce document précise plusieurs informations capitales :
- L’identité complète du conjoint ou partenaire (nom, prénom, adresse, email, nature du lien juridique avec le chef d’entreprise)
- L’identification claire de la micro-entreprise liée
- Le statut choisi par le conjoint au sein de l’entreprise (collaborateur, salarié ou associé) et la date d’effet de ce statut
- L’engagement sur l’honneur de participer effectivement et régulièrement à l’activité professionnelle du chef d’entreprise sans recevoir de rémunération si le statut est celui de collaborateur
Il est crucial de noter que cette obligation concerne uniquement les nouveaux conjoints entrant dans l’activité après la publication de l’arrêté. Pour les conjoints qui étaient déjà en activité avant cette date, l’attestation n’est pas exigée sauf modification de leur statut.
Le dispositif s’inscrit en cohérence avec la volonté des autorités d’assurer une meilleure traçabilité des responsabilités au sein des entreprises individuelles, tout en protégeant les intérêts du micro-entrepreneur et de son entourage familial. L’attention portée au régime fiscal, aux déclarations et à la sécurité sociale garantit une meilleure organisation et réduit les risques de contentieux ultérieurs.

Un dispositif pensé pour sécuriser les relations professionnelles conjugales
Cette attestation marque un tournant dans la manière dont les micro-entrepreneurs doivent considérer la contribution de leur conjoint. En plus d’une formalisation, elle engage la personne sur la nature de sa participation, évitant ainsi un flou juridique souvent source de conflits. Elle permet au conjoint d’être pleinement informé des droits et des risques associés au projet entrepreneurial porté conjointement.
De nombreuses micro-entreprises, souvent animées par des couples passionnés, trouvent ici un cadre organisé pour officialiser cette collaboration. L’inscription de ce document dans les formalités reflète aussi une prise en compte plus juste des implications économiques et sociales, notamment la protection liée à la sécurité sociale.
Éléments à fournir dans l’attestation | Description détaillée |
---|---|
Identification du conjoint | Nom, prénoms, adresse, email, nature du lien juridique avec le chef d’entreprise |
Identification de l’entreprise | Nom commercial, numéro SIRET, adresse de l’entreprise |
Statut choisi | Conjoint collaborateur, salarié ou associé ainsi que la date de prise d’effet |
Engagement | Participation régulière et active à l’activité professionnelle sans rémunération dans le cas du conjoint collaborateur |
Les statuts possibles du conjoint dans une micro-entreprise : spécificités et implications
La question du statut du conjoint dans une micro-entreprise est un sujet sensible qui mérite une analyse détaillée. En 2025, trois statuts principaux s’imposent légalement en fonction de la nature de la contribution :
- Conjoint collaborateur : il s’agit d’un statut spécifique pour les conjoints qui participent activement mais sans percevoir de rémunération. Ce statut est particulièrement adapté aux micro-entrepreneurs où le conjoint donne un coup de main régulier.
- Conjoint salarié : ce statut engage l’entreprise à rémunérer le conjoint selon un contrat de travail. Il ouvre droit à la même protection que celle accordée à un salarié classique.
- Conjoint associé : comprenant la détention de parts dans l’entreprise, ce statut est plus rare en micro-entreprise en raison des contraintes légales qui limitent souvent ce type d’association en régime fiscal micro.
Le choix du statut n’est pas anodin et doit être réfléchi selon les activités, les aspirations personnelles et les impacts en matière de cotisations sociales et de couverture sociale. Par exemple, le statut de conjoint collaborateur, quoique non rémunéré, offre une protection sociale intéressante ainsi qu’un droit à la retraite, des formations et la possibilité de prendre des congés maternité ou paternité.
Ce statut est également temporaire. Limité à 5 années, il oblige à une évolution vers un autre statut ou à une modification dans la gestion de la collaboration.
Statut du conjoint | Rémunération | Protection sociale | Durée maximale |
---|---|---|---|
Conjoint collaborateur | Non rémunéré | Droits à la retraite, formation, congés maternité/paternité | 5 ans |
Conjoint salarié | Oui, avec contrat | Couvre intégralement la sécurité sociale des salariés | Illimitée |
Conjoint associé | Selon répartition des bénéfices | En fonction du régime de la société | Variable |
La déclaration auprès du CFE est impérative. Sans cela, le conjoint est considéré comme salarié tacite, ce qui peut avoir de lourdes conséquences fiscales et sociales. Dans le cas où le conjoint travaille sans statut déclaré, l’entreprise s’expose à des contrôles URSSAF et risques de pénalités.
Le rôle essentiel de la déclaration dans la conformité juridique
La déclaration du statut du conjoint n’est pas qu’une formalité. Elle permet d’assurer que la contribution du conjoint soit en adéquation avec les droits sociaux qu’il peut revendiquer. Pour un micro-entrepreneur, elle consolide également la gestion de l’entreprise en conciliant vie familiale et vie professionnelle.
Les démarches pratiques : comment rédiger et transmettre l’attestation d’information du conjoint
Rédiger l’attestation d’information du conjoint s’inscrit aujourd’hui comme une étape incontournable pour les micro-entrepreneurs souhaitant se conformer à la réglementation en vigueur. Ce document, simple dans sa forme mais essentiel dans sa fonction, doit être adressé au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) lors de la création ou lors d’une modification d’activité.
Voici les étapes recommandées pour réussir cette démarche :
- Identifier précisément le conjoint ou partenaire PACS participant à l’activité.
- Choisir clairement le statut à adopter entre collaborateur, salarié ou associé.
- Rédiger une attestation sur l’honneur mentionnant les informations requises.
- Signer le document par le conjoint ou partenaire PACS concerné.
- Joindre ce document à la déclaration auprès du CFE ou du guichet en ligne officiel.
De nombreux modèles sont désormais disponibles en ligne pour faciliter cette rédaction. Il est conseillé de vérifier les informations légales les plus récentes, notamment les références à l’arrêté du 6 août 2021, afin de garantir la validité juridique du document.
Le non-respect de cette obligation peut entraîner des sanctions, allant du rejet de la déclaration à des pénalités administratives, sans compter les risques de requalification de la relation de travail par l’URSSAF.
Étape | Description | Conseils pratiques |
---|---|---|
Identification du conjoint | Recueillir nom, prénom, adresse, contact, lien juridique | Utiliser des documents officiels pour vérifier les informations |
Choix du statut | Définir clairement collaborateur, salarié ou associé | Consulter un expert pour faire le bon choix |
Rédaction de l’attestation | Mentionner les éléments légaux et engagement sur l’honneur | Employer un langage clair, éviter les ambiguïtés |
Signature | Valider officiellement l’attestation par le conjoint | Conserver une copie datée et signée |
Transmission au CFE | Joindre l’attestation aux déclarations à la création ou modification | Respecter les délais légaux, généralement 2 mois après début de l’activité |
La simplicité déconcertante de cette démarche cache une portée stratégique réelle. Elle responsabilise les deux parties et contribue à fluidifier la relation professionnelle conjugale, notamment en encadrant fiscalement et socialement les implications de l’activité.
Comprendre l’impact de l’attestation et du statut de conjoint sur le régime fiscal et la sécurité sociale
Les micro-entrepreneurs doivent considérer que l’importance accordée au statut de leur conjoint dépasse largement le cadre administratif. En effet, ce choix influence directement la situation fiscale du foyer et la protection sociale dont bénéficie le conjoint.
Le statut de conjoint collaborateur implique le versement de cotisations sociales spécifiques, lesquelles sont calculées soit sur la base du chiffre d’affaires soit par un forfait lié au plafond annuel de la sécurité sociale (PASS). Cette dualité offre une flexibilité bienvenue aux micro-entrepreneurs, qui peuvent ainsi adapter la charge sociale selon le flux économique de leur activité.
Type d’activité | Base de calcul des cotisations sociales | Taux appliqué (%) | Mode de calcul |
---|---|---|---|
Vente de marchandises | 58 % du chiffre d’affaires | 12,3% | Pourcentage sur chiffre d’affaires |
Prestations de services BIC | 58 % du chiffre d’affaires | 21,2% | Pourcentage sur chiffre d’affaires |
Prestations de services BNC (non CIPAV) | 46 % du chiffre d’affaires | 23,1% – 23,2% | Pourcentage sur chiffre d’affaires |
Prestations de services BNC (CIPAV) | 46 % du chiffre d’affaires | 23,2% | Pourcentage sur chiffre d’affaires |
Il est également possible d’opter pour un calcul forfaitaire basé sur un montant annuel défini par le PASS, offrant ainsi une alternative pour les chiffres d’affaires plus élevés. Cette option plafonne la cotisation à un montant prédéfini selon le secteur d’activité.
Type d’activité | Montant forfaitaire de base (PASS) | Taux des cotisations | Montant annuel approximatif (€) |
---|---|---|---|
Vente de marchandises | 30 912 € | 12,3% | 3 802 € |
Prestations de services BIC | 17 929 € | 21,2% | 3 801 € |
Prestations de services BNC (non CIPAV) | 13 583 € | 23,1% – 23,2% | 3 138 € |
Prestations de services BNC (CIPAV) | 10 772 € | 23,2% | 2 499 € |
La prise en compte correcte de ces paramètres dans les déclarations administratives est une condition sine qua non pour profiter pleinement des droits à la formation, des indemnités journalières ou encore des droits à la retraite. Pour une micro-entreprise, cela implique une vigilance accrue et une compréhension affinée des nuances fiscales et sociales.
Passer à côté de cette exigence peut coûter cher, non seulement en termes financiers mais aussi en termes de couverture sociale et de pérennité économique.

Optimiser son régime fiscal grâce à la bonne déclaration du conjoint
Bien déclarer le statut du conjoint, c’est aussi anticiper une optimisation fiscale. Par exemple, le choix d’un statut adapté permet de réduire les charges sociales via l’option forfaitaire, ou au contraire de bénéficier de droits renforcés en tant que salarié. Le régime fiscal de la micro-entreprise, simplifié par nature, encourage cette réflexion stratégique qui s’applique aussi bien aux revenus individuels qu’au foyer global.
FAQ : questions clés sur l’attestation d’information du conjoint et le statut en micro-entreprise
- Le conjoint peut-il exercer une autre activité professionnelle ?
Oui, mais uniquement à temps partiel (moins d’un mi-temps) s’il est conjoint collaborateur. - Que se passe-t-il en cas de divorce ?
Le statut du conjoint prend fin automatiquement et une indemnisation peut être demandée pour le travail passé. - Peut-on changer de statut en cours d’activité ?
Oui, il suffit de faire une nouvelle déclaration auprès du CFE dans un délai légal précis. - Le conjoint collaborateur est-il pris en compte dans les effectifs de l’entreprise ?
Non, il n’entre pas dans le calcul des effectifs. - Quelles sont les conséquences en cas de travail non déclaré du conjoint ?
Il s’agit de travail dissimulé, passible de lourdes sanctions incluant amendes et risques pénaux.